Guide Pratique
Se calibrer
En GN, tout le monde sera mené à vivre des situations intenses. Qu’il s’agisse de factions ennemies dont la velléité aura un peu trop débordé du jeu, ou bien de romances inconfortables, et d’humiliations un peu trop personnelles.
C’est pour ça que se calibrer, c’est avant tout s’enquérir des envies de jeu, du cadre, et des limites des partenaires en face, que ça soit avant, pendant, ou après le jeu.
Se calibrer peut être si discret que ça pourrait se dérouler en pleine scène entre deux personnes, que les autres ne s’en rendraient pas compte.
Se calibrer, c’est quoi ?
Par Larpalot
Malgré des recherches, rien n’a vraiment indiqué ce que “se calibrer” voulait dire. On comprend au fur et à mesure qu’il s’agit de s’aligner, de cadrer le jeu, de s’informer de nos envies mutuelles… Mais personne pour guider ça plus concrètement.
Alors sur une base totalement empirique, de mon expérience de jeu, se calibrer, c’est quoi ?
Se calibrer, c’est s’assurer d’offrir du jeu dans le cadre souhaité par les différent.es partenaires de jeu concerné.es. Il s’agit donc d’échanger sur les envies de jeu de chacun.e, sur la perception de la situation entre les personnages, et sur les limites personnelles de chaque personne concernée.
On peut se calibrer sans se spoiler son background ou objectifs de jeu.
On peut se calibrer sans interrompre une scène et passer en HRP devant tout le monde.
A titre d’exemples, on peut avoir :
– Deux factions chevaleresques ennemies
L’une préférera la noblesse des duels et de combats loyaux, tandis que l’autre voudra gagner, peu importe les moyens. Tandis que les premiers auront signé pour du PVP basé sur l’honneur, les autres n’hésiteront pas à faire de l’assassinat, à payer des bardes pour humilier les autres, et à se gaver de power-ups avant les duels “honorables”
Si c’est une option de jeu tout à fait légitime, c’est le genre de situation qui conclue un GN sur un sentiment de “Plus jamais ça”. La première faction aura signé sur une note d’intention de PVP équitable, mais n’aura qu’harcèlement moral des chansons d’humiliation et soupçons de triche par méconnaissance de l’optimisation des power-ups.
En bref : de la frustration, un décalage total avec la note d’intention qui leur était fournie sur la situation.
Echanger sur les intentions de jeu aurait permis d’éclairer ce décalage, d’un “On veut PVP à la bonne franquette, meuler ensemble et rentrer dans nos camps” face à un “Tous les coups sont permis, surtout les plus fourbes”
– Une romance asymétrique
Une femme amnésique en plein dilemme moral à se demander si elle doit retrouver ses souvenirs, ou en profiter pour se créer une nouvelle vie, et de l’autre, un amoureux transi qui souhaitera la voir faire le bon choix, sans l’influencer pour autant.
Très beau pitch que voilà, mais qui résume le jeu de l’amoureux à du “Je lui fait un jeu de regards en espérant qu’une fois son choix fait, ce sera le bon et je me révélerai”, face à une amnésique qui aura peut-être choisi l’exact opposé, et ne comprendra pas pourquoi y a un lubrique qui la fixe.
En bref : Du déni de jeu bien malgré elle. Echanger HRP en amont aurait pu permettre d’initier des pistes de jeu. Certaines personnes sortiront l’argument du “il faut vraiment vraiment garder la surprise”, qui peut s’entendre.
Mais entre un amoureux qui aura passé son GN à regarder une femme, et des scènes “anodines” où l’amnésique pose des question philosophiques à cet inconnu qui la regarde, menant à des dialogues lourds de sens cachés, la question de la transparence s’envisage.
– Un harcèlement bienveillant
Un idiot du village apprécié par à peu près tout le monde, et un milicien qui le déteste, c’est sujet à de réelles humiliations, ou de très belles scènes. Ne pas se calibrer, c’est risquer que l’idiot du village prenne mal les humiliations, et que le joueur du milicien soit vraiment vraiment une brute épaisse à éviter.
A se calibrer ensemble sur les réelles limites des deux personnes, elles peuvent pousser l’humiliation au plus loin possible. Abandonner l’idiot dans la forêt ? Le traîner au sol ? Lui tirer dessus “par maladresse” ? L’insulter sur son physique ? L’attacher dans les écuries ? Le menacer de tuer son chien ?
Voilà autant de choses qui sont très problématiques sans calibration, et très intenses quand il y a eu échange entre les deux.
– Deux complices du crime
Bonnie & Clyde, ayant fait les 400 coups ensemble, vivant ensemble depuis plus de 20 ans… Et puis après le dernier casse, Bonnie qui a disparu avec le magot.
Pour Bonnie, elle n’avait même pas pu récupérer l’argent, et avait entendu que Clyde avait été tué par la police.
Pour Clyde, qui avait été capturé vivant, c’est la trahison de sa partenaire de toujours, et il n’a plus qu’un seul objectif, se venger. Et il faut qu’il la tue avant qu’elle ne complète sa trahison et le tue, lui.
Sans avoir à se spoiler leurs BG respectifs, si Clyde tue Bonnie dès les premières heures de jeu, c’est tout un axe narratif de conflit/réconciliation qui tombe à l’eau.
Et pour deux personnages qui se sont connus pendant 20 ans, les faire jouer par deux personnes qui ne se seront jamais rencontrées avant le jeu, c’est risquer un jeu de complicité qui tombe à l’eau très rapidement.
Les questions utiles
Par Larpalot
On entend plus généralement le besoin de se calibrer en amont d’un jeu, mais sans savoir exactement comment faire, quoi demander, quoi dire.
Chaque situation amènera son lot de questions personnelles qui évolueront au travers des échanges, mais l’intérêt de se calibrer repose entre autres sur :
– Comprendre quel est le type de jeu recherché par la personne en face
– Comment la play-to-lifter ?
– Quelles sont ses limites réelles ?
A titre d’exemples :
– Comment souhaites-tu jouer cette romance ? Préfères-tu un jeu passionné, ou un amour discret ?
– Nos personnages seront amenés à se disputer, comment voudras-tu qu’on amène ce genre de scène ?
– Souhaites-tu faire des scènes dramatiques devant toute une foule, ou préfères-tu un plus petit comité ?
– Souhaites-tu qu’on crée des souvenirs communs pour renforcer notre complicité ?
– Il serait intéressant d’avoir un jeu d’humiliations mutuelles. Quel cadre souhaites-tu pour ce jeu ? Quelles limites ?
– De quoi aurais-tu besoin de ma part pour t’épanouir dans ton jeu ? Que je te suive sans discuter dans une bataille qu’on sait perdue d’avance ? Ou justement de faire la voix de la raison ?
– Nos personnages ont une relation parentale compliquée. Comment le tien aura exprimé ça durant ces années ? De violents éclats de colère ? Un jugement silencieux ?
Toutes ces questions se posent sans avoir à se spoiler les backgrounds respectifs, et permettent d’aborder des scènes de manière beaucoup plus intense.
Les méta-techniques pour se calibrer en plein jeu. Ces signes qui permettent à l’impromptu de s’assurer du bon déroulé d’une scène, que la personne en face s’amuse, de sortir HRP d’une scène sans la perturber…
Les principes de base du bon consentement entre personnes et personnages. Si les personnages en face sont des adversaires, les personnes qui les incarnent sont vos partenaires de jeu. Alors prenez-en soin.
Calibration Mechanics
Des mécaniques de calibration à utiliser lors des scènes de jeu
Experience Calibration, part 1
Par Ben Morrow
La calibration, mais dans le contexte orga/PJ
Table Ronde GNomancie – La calibration, keskecé ? Pour qui, pour quoi, comment ?
Par GNomancie
Une table ronde pour partager ses expériences sur la calibration.