
Cuba Libre – Session 2
Présentation
En décembre 1958, La Havane vit son âge d’or. Jamais on n’a vu autant de grosses voitures américaines parcourir le Malecon, parfois même conduites par les membres de la nouvelle bourgeoisie cubaine. L’hotel-casino le « Sans-souci » a été depuis longtemps été éclipsé par le Hilton, lui-même surpassé par le Riviera et, dans quelques semaines, le Monte Carlo ouvrira ses portes qui relèguera chacun de ses prédécesseurs au rang de dinosaures. Quatre fois par jour les avions de la PanAm débarquent leurs cargaisons de touristes avides de chaleur, de loisir et de luxure. Sur la petite piste de l’aéroport de Camagüey, les avions privés assurent une navette quasi incessante de célébrités qui viennent se produire devant les politiciens américains venus goûter aux charmes de la Perle des Caraïbes. Chaque soir, les spectacles les plus exotiques et les plus érotiques enflamment les sens des touristes aux sons de la musique Afro-cubaine à la mode tandis que des milliers de dollars changent de main sur les tables de jeu.
La Havane. Le Paradis sur terre.
Après trente années d’effort, la mafia américaine est enfin parvenue à créer le 52ème état américain. Cet état dans lequel la main d’œuvre n’est pas chère, un état dans lequel il suffit de quelques liasses échangées pour que tout devienne possible. Un état dans lequel le rêve américain de libre entreprise prend tout son sens.
Alors qu’importe si quelques explosions rappellent parfois qu’au-delà de La Havane quelques paysans se rebellent contre le rêve de Fulgencio Batista, Meyer Lansky et Santo Trafficante. Qu’importe si les tracts circulent dans les cuisines, s’il se raconte que l’université est devenue un repère de marxistes. Peu importe si les soldats en armes sont de plus en plus nombreux dans les rues et qu’on entend, ça et là, les staccatos des mitraillettes doubler les percussions du Mambo ou de la Rumba.
L’orchestre joue plus fort, les rires sont plus bruyants, les cocktails sont un peu plus corsés et les spectacles encore plus délurés.